
« Il y a eu beaucoup de discussions sur l'utilisation de ces termes dans le domaine de la technologie. Je n'essaie pas d'avoir encore un autre débat. Il est clair que certaines personnes sont blessées par ces termes et que leur utilisation leur donne un sentiment de malaise, non pas pour des raisons techniques, mais en raison de leur contexte historique et social. C'est tout simplement une raison suffisante pour les remplacer », tire-t-on de la note d’information de l’équipe du langage Go. Toutefois, pas de précision sur les remplacements opérés en ce qui concerne les termes "master" (maître) et "slave" (esclave).
De façon générale, l’expression « liste blanche » définit un ensemble d’entités auquel on attribue le niveau de liberté ou de confiance le plus élevé dans un système donné. Pour emprunter au jargon utilisé en électronique numérique, elle est complémentaire (au sens de complément à 1) à celle de « liste noire. » En informatique, toute entité ne figurant pas sur la liste dite blanche se verra alors refuser certains accès ou certaines possibilités ; c’est de façon basique la même chose que de dire que toute entité figurant sur la liste dite noire ne bénéficie pas de certains accès ou certaines possibilités. C’est en principe la compréhension que les tiers qui travaillent dans la filière informatique ou qui ont flirté avec cette dernière ont de ces notions.
C’est une publication de l’agence britannique de cybersécurité parue en mars dernier qui vient étendre la compréhension qu’on en avait déjà. À la demande d’un de ses clients formulée il y a quelques mois, cette dernière a décidé de ne plus faire usage de ces expressions.
« Il est assez courant de dire liste blanche et liste noire pour décrire les choses souhaitables et indésirables en matière de cybersécurité. Cependant, il y a un problème avec la terminologie. Cela n'a de sens que si vous assimilez le blanc à "bon, autorisé, sûr" et le noir à "mauvais, dangereux, interdit". Cela pose des problèmes évidents. Ainsi, au nom de la lutte contre le racisme dans le domaine de la cybersécurité, nous éviterons à l'avenir cette formulation péjorative et désinvolte sur notre site web. Non, ce n'est pas le plus grand problème au monde ; mais pour emprunter à un slogan venu d'ailleurs : chaque petit geste compte.Vous ne voyez peut-être pas en quoi cela est important. Si vous n'êtes pas affecté par les stéréotypes raciaux, alors estimez vous chanceux. Pour certains de vos collègues (et futurs collègues potentiels) par contre, c'est vraiment un changement qui vaut la peine », avait expliqué National Cyber Security Centre (NCSC). À la place, le NCSC avait annoncé l’utilisation des expressions « liste d'autorisation » et « liste de refus », plus claires, moins ambiguës et surtout plus inclusives.
L’équipe du langage de programmation Go rejoint celles des projets Python (2018), Django (2014), CouchDB (2014), Drupal (2014) et Redis (2017) dans cette démarche. Le même argument revient : bien que ces termes aient été utilisés depuis des décennies, ils peuvent avoir des significations à caractère raciste, entre autres, pour les utilisateurs. Il serait donc bon de les éviter. Dans le cas du langage de programmation Python, les discussions avaient tourné autour de l’utilisation des termes "leader/follower" ou "primary/replica" à la place de la paire "master/slave".
Source : Liste de diffusion du langage Go
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